Pérou – Huaraz et notre soirée de Noël

Depuis Huanchaco, nous reprenons la route, avec un bus de jour direction Huaraz. Changement de décor radical puisque nous passons de la plage et ses 25 appréciables degrés aux montagnes, puisque Huaraz se trouve à 3000 m d’altitude entre la Cordillère blanche et la Cordillère noire. Nous arrivons en soirée et nous dirigeons vers l’auberge de jeunesse que nous avions repéré. Nous sommes à seulement 4 jours de Noël et le choix de notre hébergement est donc important si nous voulons passer Noël dans un endroit chaleureux, avec des personnes agréables, histoire de ne pas trop regretter les Noël à la maison…

Nous sommes partis le 15 septembre 2018 pour un voyage d’un an et demi en Amérique du Sud, Océanie et Asie du Sud Est ! Voici notre récit au Pérou. Pour lire le début des aventures, c’est ici.

◊ Une arrivée au mauvais endroit

Nous arrivons dans la rue où est sensée se trouver notre auberge et nous sonnons à la porte d’un « Hospedaje » pensant qu’il s’agit du bon endroit. Nous demandons alors à l’homme qui arrive nous ouvrir la porte si nous sommes bien à l’Hostal Bidule (impossible de se souvenir de son vrai nom !) et après quelques secondes d’hésitation, il nous réponds « oui oui, entrez ! ». Huum, son ton incertain nous paraît louche ! Nous discutons quelques instants avec la tenancière de l’auberge en lui expliquant que nous souhaitons la chambre la plus économique, privée ou en dortoirs peu importe. Elle nous laisse à peine finir et nous indique qu’elle possède une magnifique chambre avec terrasse, télévision, wifi etc pour seulement 35 soles sachant que les prix que nous avions trouvé sur internet étaient plutôt de l’ordre de 20-25 soles.

« Non, non, mais sans télévision, sans balcon, juste la moins chère s’il vous plait ! »

Bienvenue à Huaraz ! Coté cordillère blanche

Et coté cordillère noire

« Ah très bien, venez par ici… ». Visiblement déçue, elle nous emmène alors voir 2 chambres miteuses avec 1 lit métalliques à étages, franchement pas engageantes (et pourtant, vu les hébergements par lesquels nous sommes passés, nos critères sont relativement bas !!). Peu motivés à l’idée de ressortir chercher un autre hôtel alors qu’il est déjà tard, nous nous disons « Ok, pour une nuit, on cherchera mieux demain ! ». Finalement, cette dame vient nous rechercher et nous montre une autre chambre avec un lit double (et un plafond qui arrive approximativement à 10 cm de la tête de Clément) pour « seulement 40 soles, prix d’ami juste pour vous ! ». Je crois qu’elle n’a pas dû comprendre lorsque nous parlons de la plus économique… Nous refusons en disant que nous prendrons la chambre à 25 et bizarrement le prix chute alors à 25… banco ! Au final, nous nous sommes rendus vite compte qu’il n’y avait quasiment personnes d’autre dans cet hôtel vraiment lugubre et que la tenancière, sûrement par crainte de nous voir nous enfuir, nous a même demandé de la payer le soir-même, le plus rapidement possible.

◊ A la recherche du bon endroit pour fêter Noël

Le lendemain matin, nous plions rapidement bagage et partons à la recherche d’un autre endroit plus sympa pour passer notre premier Noël à l’étranger. L’anecdote est importante car elle a mis en contraste de manière assez dingue l’auberge que nous avons trouvé ensuite : le Magic Hostal, un peu à l’écart du centre-ville, sur les hauteurs. Nous nous sommes retrouvé dans un minuscule dortoirs au rez-de-chaussée où se trouvait aussi une petite terrasse protégée par un toit de tôle avec une grande table, de vieux fauteuils moelleux et quelques tabourets. Une toute petite cuisine débordantes d’ustensiles, de bocaux contenant des restes de sucre, sels, poivres, etc, et de 2 frigos remplis par le passage des voyageurs était attenante à cette terrasse. L’endroit ne paraît pas fou comme cela, mais c’est surtout le fait que nous nous sommes automatiquement senti à la maison qui nous a fait autant l’adorer !

En effet, Lena, la propriétaire de l’auberge a été une véritable maman pour nous pendant ces 4 jours à Huaraz. Environ la quarantaine, Lena est d’origine Russe, à grandit en Israël mais est sûrement péruvienne de cœur. Elle s’est installé à Huaraz avec sa fille de 4 ans, Cielo, il y a environ 12 ans et a entrepris d’ouvrir son auberge l’an dernier en espérant en faire un lieu simple mais convivial, et ça marche ! Lena passait tous les soirs à l’auberge à vaquer entre le petit salon extérieur et la cuisine et surtout à discuter avec ses hôtes, s’intéressant aussi bien à nous, nos voyages et nos histoires qu’à répondre à notre curiosité sur sa vie, sur la Russie, sur sa vision du Pérou, etc. Très simplement, elle semble parvenir à fédérer tous les voyageurs venant d’horizon diverses s’installant pour quelques jours dans son auberge, et entraîne tout le monde à faire connaissance et à partager une bonne ambiance. Nous avons adoré discuter avec elle tandis que nous préparions nos repas du soir dans la petite cuisine au sujet des traditions russes ou israéliennes pour Noël et l’entendre raconter en riant ses anecdotes d’enfances ou la voir tenter d’empêcher sa fille de manger toutes les fraises au chocolat que nous avions préparé un soir. Et les 2 petits chatons, un noir, un blanc, qui semblent en permanence collés l’un à l’autre (et ressemble au Ying et au Yang lorsqu’ils sont enlacés pour dormir) ont ajouté la cerise sur le gâteau !

Ce n’est pas un mauvais copié-collé  ! Mais 2 adorables chatons !

◊ Quoi faire pour Noël ?

Cela faisait déjà quelques semaines que nous réfléchissions à ce que nous allions devenir pour Noël. En effet, nous redoutions un peu le fait de le passer tout seul loin de notre famille et nous retrouver le 24 décembre au soir, devant un triste plat de pâte au ketchup (pour imaginer le « pire » !). Cela faisait donc un petit moment que nous recherchions une activité sympa à faire ce jour-là et nous avions notamment pensé à la possibilité de travailler en tant que bénévole dans l’équivalent d’une soupe populaire au Pérou. Nous avons fouillé internet pendant plusieurs heures sans rien trouvé de fructueux, ne tombant que sur des propositions de volontariat longs qui n’avaient rien à voir avec Noël ou avec l’idée d’aider des personnes en difficultés ce jour-là.

Arrivés à Huaraz, nous sommes allés frapper aux portes des églises (littéralement !), parlant à des prêtres pour leur demander si quelque chose étaient prévu pour la période des fêtes. On nous a alors proposé de venir le 24 décembre à 5h du matin pour participer à l’une des traditions de l’église : distribuer des chocolats et des gâteaux à tous les enfants. Bien que nous soyons très motivés pour donner un coup de main quelques part, l’idée, qui n’avait rien à voir avec le fait d’aider des personnes en difficultés pour Noël, ne nous a pas tellement emballé. Et lorsque Lena nous a informé qu’elle comptait prévoir un repas de Noël pour toute l’auberge et qu’elle avait besoin d’un coup de main pour cuisiner, nous nous sommes rapidement rabattu sur cette idée avec plaisir !

La cathédrale de Huaraz et la place principale décorée pour l’occasion

D’après ce que nous avons compris, les péruviens fêtent le 24 en famille autour d’un grand repas (en général du poulet ou de la dinde avec des légumes, pommes de terre) peut-être un tout petit peu moins « codifié » que chez nous. A 22h, direction l’église pour la messe puis à minuit, tout le monde se réunit dehors pour un immense feu d’artifice ! Ensuite le 25, tout est fermé, les péruviens sont en famille et mangent les restes du repas de Noël avec en dessert du panettone accompagné de chocolat chaud. Ce que nous avons trouvé fou, c’est que nous avons eu l’impression que les péruviens tentaient de se créer un Noël comme dans l’hémisphère Nord : nous avons vu partout des sapins recouverts de fausses neiges ou des décorations en forme de bonhomme de neige (alors que clairement, il n’y a quasiment jamais de neige en dessous de 5000m ici !) ou encore des pères Noël bien blancs. Quand on se promène en t-shirt, ça fait bizarre !

Le fameux palmier de Noël !

◊ Préparation de notre soirée de Noël

Déjà, pour vous mettre tout à fait dans l’ambiance, nous vous proposons cette petite bande-son qui a rythmé notre soirée (peut-être un peu trop d’ailleurs !)

Voilà, maintenant que vous y êtes, on peut y aller !

Le jour de Noël, alors qu’il faisait presque 25 degrés et un grand soleil dehors, nous sommes allés au grand marché de Huaraz, plein de couleurs et d’odeurs  (huum, parfois même un peu trop !) pour trouver notre bonheur : des myrtilles !! A 2€ les 500 grammes, nous n’allions pas nous priver !

Vous a-t-on dit qu’il y avait autant de variétés de pommes de terre au Pérou que de péruviens ? Oui, oui !

Lorsque la nuit a commencé à tomber, nous nous sommes retrouvé dans la petite cuisine de notre auberge avec Lena, Fabian (un ami français rencontré à Latacunga en quelques heures et retrouvé, presque 1 mois plus tard à Huanchaco puis ici à Huaraz), Martha (espagnole), David (allemand), et Natasha (russe) et nous avons tous mis la main à la pâte.

Bon, il faut aussi vous raconter, que la soirée a commencé avec une petite frayeur : nous avons vu Natasha jeter dans une grande casserole un ensemble de tripes, de rognons et d’autres morceaux peu ragoûtant de poulet et cuire tout cela au milieu de la cuisine… Mince, est-ce que c’est ça notre repas de Noël ? Nous ne voyions aucun autre morceaux de viande dans la cuisine… Très inquiets à l’idée de devoir, au choix, manger le contenu de cette poêle qui, soyons honnête, nous dégoutait profondément, ou froisser notre hôte le jour de Noël en lui disant que l’on ne peut pas accepter son plat fait avec amour, nous étions un peu coincés… Tandis que je tentais de me convaincre qu’une fois dans la bouche, il suffit d’imaginer que l’on mange un délicieux plat de Noël, l’un de nous pose la question à Lena (quand même !). Ouf, non, ce n’est pas pour nous ! Natasha se préparait en fait un pâté de Noël pour son régime spécial, et de vraies cuisses de poulet accompagnées de tout un assortiment de légumes nous attends, génial !

Les fameux rognons, euuuuh…

Pour se rendre compte de notre joie en voyant tous ces légumes (des brocolis ! du chou-fleur ! des carottes !), il faut comprendre qu’il n’a pas été évident pour nous d’en trouver en Amérique du Sud jusqu’à maintenant ! La plupart des plats aux restaurants sont servis avec du riz ou des pommes de terre et parfois un vague feuille de salade et dans les supermarchés le choix nous limitent souvent aux tomates et oignons.

Voyez-vous la joie sur nos visages face à tous ces légumes ??

Nous avons donc tous mis la main à la pâte pour préparer ce repas et le dessert (une tarte aux myrtilles et un gâteau au chocolat aux myrtilles) tandis que le soleil se couchait, rendant de plus en plus lumineux le petit sapin et la petite guirlande accrochée pour l’occasion et que la pluie commençait à tomber sur le toit de tôle de la petite terrasse de l’auberge. Nous avons ensuite été rejoint par Felipe (brésilien), Dario (vénézuélien) et sa copine (péruvienne), une australienne (je ne me souviens plus de son prénom aie aie aie !), puis 2 couples de français qui sont arrivés pour le dessert.

Clément et Fabian travaillent dur !

Les photos sont bleutées à cause de la lumière des guirlandes !

Un repas simple, en compagnie assez inédite et multiculturelle, je crois que nous n’aurions jamais imaginé passer un tel Noël ! Vers minuit, nous sommes tous montés sur le toit-terrasse de notre auberge pour profiter du spectacle de centaines de feu d’artifice explosant en même temps au 4 coins de la ville !

Chaque famille y va de ses propres fusées et le ciel ne cesse de pétarader pendant presque 40 minutes, comme si tout le monde tentait d’avoir l’honneur d’être le dernier à illuminer le ciel. C’était à la fois magique et impressionnant car nous ne savions plus où regarder tandis qu’une épaisse fumée noire s’enroulait autour de la ville… (Ne parlons pas du bilan écologique de tout ça aussi…).

Nous avons ensuite bien occupé notre 25 décembre en allant voir le glacier Pastoruri à 5100 m d’altitude. Mais on vous en parlera dans un prochain article !

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Bonne route !

7 réponses sur “Pérou – Huaraz et notre soirée de Noël”

  1. J’aime beaucoup te lire, tu as lait d’avoir passé un très bon Noël improvisé et c’est souvent comme ça que se sont les meilleurs.
    Je te souhaite une bonne année et écris nous encore plein d’aventures 😁
    À bientôt,
    Katia

    J’aime

    1. Oui, on était trop content ! J’avais vraiment peur que cette période soit difficile à passer (qu’on se demande qu’est ce qu’on fout là au lieu d’être avec nos familles ?), mais du coup, on s’en est bien sortit !

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