Espagne du Nord – De Bilbao à Santander

2 semaines de road-trip en Espagne du nord, entre désert brûlé par le soleil et côtes façon écossaises ! Pour suivre le début des aventures, c’est ici !

Poursuivant notre route le long de la côte, pour nos derniers jours en Espagne, nous avons finalement quitté les endroits peu habités de bord de mer pour rejoindre à la suite Santander et Bilbao. Le temps d’une journée de visite et d’une soirée par ville, nous en avons eu un petit aperçu que nous résumons ici. Impossible de vous faire un compte rendu exhaustif des points d’intérêts de ces 2 villes, nous y sommes restés bien trop peu de temps ! Nous vous partageons nos quelques impressions sous la forme de ce carnet de voyage.

◊ Bilbao

Nous étions un tout petit peu réticents à l’idée d’arriver à Bilbao. Elle signifiait un retour à la ville après près de 2 semaines à jouer les vagabonds de routes en plages isolées, mais aussi le début de la fin de ce voyage puisque ensuite, les villes n’allaient cesser de s’enchaîner tel un grand maillage nous happant dans ses filets. Nous ne connaissions rien de Bilbao, si ce n’est son fameux musée Guggenheim au bord du Ria de Bilbao (l’embouchure formée par les rivières Nervion et Ibaizabal qui se rencontrent ici avant de se jeter dans la mer Cantabrique).

Et pourtant, et pourtant… nous avons été frappés par la richesse architecturale de cette ville. A croire que des dizaines d’architectes différents, de toutes origines, de tous milieux et de tous styles sont venus faire un tour à Bilbao, se sont promenés tranquillement dans les rues, et tout d’un coup, à un coin d’une rue pas comme un autre, se sont arrêtés pour y dessiner un bâtiment. Et qu’ensuite, le dessin serait tout simplement devenu réalité, en trouvant sa place, là, entre deux autres édifices, peut-être construits de la même façon, qui se seraient un peu poussés pour faire de la place à ce nouvel arrivant qu’ils ne connaissent pas.

Rien ne semble avoir de lien, les bâtiments sont les uns à côtés des autres de façon anarchique et pourtant, cet agencement si particulier fonctionne comme par magie grâce aux génie des architectes qui sont passés par là.

Vous ne trouvez pas ça complètement génial ce grand bâtiment moderne qui reflète les immeubles plus anciens en face ?

Nous n’avions jamais vu une telle diversité de styles, de formes, de matériaux et d’assemblage qui fonctionne ! Là, un vieux bâtiment semblant dater du 19ème siècle avec ses balcons en fer forgé très art déco, et puis juste en face, une construction moderne, tout en vitres et en formes saugrenues qui reflète son vieux copain et lui donne encore plus de valeurs et de beauté. On mélange l’ancien et le moderne jusqu’à nous faire oublier à quelle époque nous nous trouvons. Bilbao semble avoir été extrêmement bien pensée et ce, dans ses moindres recoins.

♦ La vieille ville de Bilbao

Des petites ruelles pavées dominées par des bâtiments avec des petites fenêtres de toutes les couleurs débordant des façades (si vous connaissez le nom exact de ces fenêtres, je prends !) (mise à jour : ah, Clément me souffle à l’oreillette que ce sont des « oriel »).

On y trouve des petites boutiques de souvenirs, des salons de thé trop mignons, des épiceries espagnoles… Il s’agit du quartier le plus commercial et touristique et où l’on trouve tout un tas de bars et de restaurants bondés lorsque la soirée des Espagnols commence (après 22h). Mais le plaisir est surtout de lever les yeux au milieu de ces rues étroites pour apprécier le calme de ces hauts bâtiments verts, jaunes, bleus, rouges.

Juste de l’autre côté de l’embouchure par rapport à la vieille ville, que de nombreux petits ponts joliment vieillots et passerelles modernes enjambent, on trouve la Gare de la Concordia qui relie Santander à Bilbao. Sa façade verte et jaune est magnifique, mélange de céramique, de verre et de fer forgé.

Le fleuve qui traverse Bilbao et ses multiples petits ponts

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La façade de la gare de la Concordia

♦ L’Azkuna Zentroa

Un bâtiment nous a particulièrement marqués, il s’agit du Azkuna Zentroa, au sud de Bilbao côté ville moderne. A l’origine, il s’agit d’un entrepôt de vin, et de l’extérieur il en a tout l’air : un bâtiment tout en brique avec de hautes fenêtres inaccessibles à la vue. Dans les années 70 cette fonction a été abandonnée et pendant plusieurs années, les Espagnols n’ont su qu’en faire : un musée d’art moderne ? des logements ? le détruire ? Finalement, le projet a été laissé entre les mains de Philippe Stark qui en a fait un centre multiculturel : cinéma, salle de sport, librairie, salle de conférence, restaurants…

La façade extérieure de l’Arkuna Zentroa

Mais tout l’intérêt de ce bâtiment réside dans le contraste entre l’extérieur, quelques peu imposant et austère, et le hall intérieur qui relie ces différents espaces : dans une pénombre zébrée des lumières qui traversent les fenêtres, on découvre un immense hall aux allures d’usine où sont suspendues d’immenses « boîtes » supportées par tout un tas de colonnes aux styles différents, comme si 36 artistes différents avaient eu le droit de décorer chacun leur colonne.

Le hall intérieur de l’Arkuna Zentroa

♦ Musée Guggenheim

Impossible de vous parler de Bilbao sans parler de ce musée bien sûr ! Avant d’oser y mettre un orteil, nous nous sommes déjà bien plus à tourner autour afin d’observer ses innombrables facettes aux reflets changeant. Imaginé dans un mélange de pierre, de verre et de titane par Frank Gehry, il est très difficile de définir en quelques mots la forme de ce bâtiment où chaque recoin semble avoir été pensé pour être harmonieux tout en offrant des formes étranges, ondulantes et hors cadre à souhait. D’un côté, on a l’impression d’y voir une proue de bateau, de l’autre, une forme de gâteau à étage, et puis de derrière une sorte de bouquet de fleurs en métal…

Le célèbre chien en fleurs devant le musée Guggenheim !

Bon, pour être tout à fait honnête, je reconnais l’élégance du bâtiment, mais j’ai eu beaucoup plus de mal avec sa couleur dorée. Pourtant, objectivement, c’est très bien réussi, surtout au soleil couchant, lorsque ses parois se mettent à scintiller sous les variations de lumières, à prendre des teintes violettes, dorées, noires, blanches, c’est tout un spectacle ! Mais je ne sais pas, le côté métallique de la chose m’a peut-être laissée de marbre (ahaha), au grand dam de Clément qui a beaucoup aimé ce musée d’ailleurs !

La façade aux 1001 reflets…

Bien que l’entrée du musée soit tout de même un peu chère à notre goût de personnes voyageant le plus économiquement possible (entrée à 12,50 € pour les adultes), nous n’avions pas envie de passer à côté de ce qu’il nous réservait de l’intérieur ! Et même si j’étais un peu sceptique sur l’extérieur, j’ai adoré ses magnifiques espaces vertigineux de hauteur que réserve l’intérieur : du blanc, du bois et une touche de métal autour des grandes fenêtres aux formes étranges et qui s’enroulent autour des 3 étages en mezzanine. Le tout donne une impression d’ouverture, de classe et de propreté qui correspond bien, je trouve, à l’idée de se cultiver en profitant d’œuvres d’art moderne.

A l’intérieur du musée

Une exposition temporaire : de grandes plaques métallique au milieu desquelles on peut se promener et se perdre

♦ Notre hébergement à Bilbao

Nous n’avions pas prévu notre hébergement non plus mais avons réussi à trouver assez facilement une place dans une petite auberge de jeunesse fort sympathique si vous n’êtes pas trop regardant à votre intimité : le Botxo Gallery Youth Hostel, qui a le mérite de donner directement sur le Guggenheim, de l’autre côté du bras de fleuve ! 2 dortoirs de 20 et 30 personnes, 3 lits superposés, des rideaux en guise de porte, ça peut sembler très spartiate… Mais à 10€ la nuit avec petit déjeuner, nous n’allions pas faire la fine bouche !

La vue depuis l’auberge… sympa, non ?

De plus, à croire que la simplicité d’un lieu développe d’autant plus la richesse des interactions sociales (c’est un peu comme si dans l’adversité, les gens essayaient d’y trouver tout de même un peu de chaleur en l’apportant par eux-même !), nous y avons rencontré une bonne dizaine de personnes qui semblaient toutes, comme nous, arrivées ici un peu par hasard, sans trop savoir pourquoi elles avaient mis les pieds dans cette auberge, mais prêtes à y donner en sens en discutant et en écoutant les histoires des autres personnes avec lesquelles elles allaient partager une chambre pour la nuit. Que ce soit autour de la table du petit-déjeuner, ou le soir, dans un des fauteuils du petit salon donnant sur la rue, nous avons discuté avec une Belge venant de terminer le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, une Péruvienne en vadrouille bien loin de chez elle, une sculpteure Chilienne et quelques Anglais en vacances.

◊ Santander

Bordée d’un côté par de grandes plages de sable fin et de l’autre par son port, Santander, un peu plus à l’ouest par rapport à Bilbao, s’est développée avec la mer et cet esprit se retrouve partout dans les rues : que ce soit dans les nombreux et délicieux petits restaurants de poissons où pour une dizaine d’euros on peut s’offrir une morue fraîche avec du riz, des frites et du bon vin, ou le long du port où des petits bateaux de pêche se croisent en rentrant ou en quittant leurs quais pour la journée ou encore à la plage d’El Sardinero au nord-est de Santander, où se retrouvent les amateurs de surf.

N’est-elle pas mignonne cette petite maison ?

PS : Il faudra nous excuser, nous n’avons fait que bien trop peu de photos de Santander ! Nous avons simplement chercher à profiter de l’ambiance calme de cette ville côtière et nous avons laissé nos appareils photos au fond de nos sacs pour quelques temps..

♦ Peninsula de la Magdalena

Pour bien démarrer notre balade dans cette ville maritime, nous avons tout simplement entrepris de longer les quais, en partant du parc Jardines de Pereda et en suivant la direction de la Peninsula de la Magdalena qui forme une petite avancée dans la mer tout au bout de Santander. La balade est assez longue surtout lorsque l’on prend le temps de traverser toutes les petites plages entre le port et la Peninsula de la Magdalena. On a l’impression qu’il y en a pour tous les goûts : des plages avec bars à cocktails les pieds dans l’eau, des plages avec des jeux pour enfants dans le sable, des plages plus sauvages, avec des arbres, des rochers, une longue jetée… On aperçoit au loin l’Isla de la Torre, petite île sauvage surmontée d’une visite et qui se visite en bateau.

Ensuite, on s’élève de quelques mètres dans un grand parc arboré, le Parc de la Peninsula de la Magdalena, et en allant jusqu’au bout du bout, on arrive tout au bout de cette petite Péninsule, au niveau du Faro de la Cerda (le phare qui marque l’entrée de la baie de Santander), mais surtout tout en haut de hautes falaises de calcaire, dignes de celles d’Etretat ! Et du haut de ce promontoire herbeux, on peut observer tout en bas les vagues qui se fracassent contre les rochers. Il fait beau, l’air est frais et sent le large, il est encore tôt le matin mais nous savons qu’un bon plat de morues nous attends dans une petite gargote pour midi, oui c’est les vacances !

Tout ce qu’il reste à faire ensuite et de continuer à se promener le long de ces falaises, profiter des arbres du parc de la péninsule à sa gauche et du bruit de la mer et des mouettes à sa droite. Je pense qu’il s’agit d’un des grands atouts de Santander : la possibilité en un rien de temps de quitter complètement la ville et les voitures pour rejoindre cette péninsule au calme pour s’asseoir sur un banc et bouquiner face à la mer.

On se retrouve ensuite devant le Palais Royal de la Magdalena qui date du début du XX ème siècle et servit occasionnellement de demeure au roi et à sa famille. Aujourd’hui, c’est un lieu de réception et de conférence qui se visite. (Bouhou, nous avons complètement oublié de le prendre en photo…..)

Et puis ensuite, il n’y a plus qu’à redescendre en longeant la péninsule de l’autre côté ! On passe alors devant l’aquarium de Santander où on peut s’amuser à observer à l’extérieur les phoques qui se rafraîchissent à l’ombre.

♦ Playa del Sardinero

Et enfin, on parvient à la Playa del Sardinero et à sa petite promenade en bord de mer super sympa où l’on trouve quelques restaurants en terrasse. Mais l’intérêt que nous y avons trouvé a surtout été de s’installer dans le sable pour regarder les nombreux surfeurs et surfeuses qui passent par là ! J’ai toujours trouvé ce sport très beau et gracieux, d’où ma certaine fascination pour les regarder faire et imaginer ce que c’est que de vivre en bord de mer et de pouvoir se permettre de venir juste 1h ou 2 après le travail pour se détendre dans les vagues !

Nous voulions ensuite nous rendre un peu plus loin au Parque de la Vaguada de las Llamas, immense parc autour duquel se concentrent les universités de Santander. Mais il faut avouer que la faim se faisait ressentir pour nous, que nous avions repéré quelques petits restaurants en chemin et que nous avons préféré rentrer !

Pour info : nous nous sommes uniquement promenés à pied à Santander. Toutefois, les distances ne sont pas si petites que ça, il nous a fallu une bonne heure pour revenir de la Playa del Sardinero au centre ville ! Mais si vous ne voulez pas tout faire à pied, il y a aussi l’option du bus.

♦ Au centre de Santander

Nous avons poursuivi l’après-midi en nous promenant dans les petites ruelles du centre de Santander où l’on se perd de places en places où les terrasses s’enroulent autour des fontaines et où la vie semble tourner au ralenti.

Nous avons également beaucoup apprécié la cathédrale de Santander et son cloître tout calme.

Des petites places au soleil

♦ Les marchés couverts

Deux marchés couverts en centre-ville nous ont également immédiatement attirés lors de notre balade : Le Mercado del Este, qui n’est pas vraiment un marché mais plutôt une halle couverte où l’on trouve restaurants et bars, et le Mercado de la Esperanza, qui lui est un marché à proprement parler.

Le Mercado del Este date de la fin du XIXème siècle et est magnifique avec sa grande charpente et ses façades de boutiques en bois ! L’atmosphère y est chaleureuse et un peu vieillote, ce qui donne l’impression de faire un véritable voyage dans le temps !

Mercado del Este

Le Mercado de la Esperanza date de 1904 mais a été construit sur les fondations d’un ancien couvent franciscain. Il mélange ainsi vieille pierre et structure plus moderne en acier et verre. A l’intérieur, étals croulant sous des montagnes de fruits, légumes, viandes, poisson et bons produits d’Espagne ! Ne faites pas comme nous et allez-y plutôt le matin pour être sûr de le découvrir au temps fort de son activité, nous avons seulement le temps d’acheter un sac de délicieuses prunes avant que les étals ne ferment !

Mercado de la Esperanza à gauche

Santander, Bilbao,… puis nous avons poursuivi notre route toujours plus à l’est et avons fait une halte à San Sebastian. Nous y sommes restés que très peu de temps (juste le temps d’une délicieuse glace, miam !) et n’avons quasiment pas pris de photo, je n’en parlerai donc pas plus que ça. Mais si vous connaissez bien cette ville, n’hésitez pas à nous la raconter !

Et enfin, kilomètres après kilomètres, nous avons fini par retraverser la frontière de l’autre côté des Pyrénées cette fois, côté ouest, puis à reprendre tranquillement la route jusqu’à la maison.

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Bonne route !

12 réponses sur “Espagne du Nord – De Bilbao à Santander”

  1. L’architecture est franchement sympa. Et j’ai bien reconnu ton amour des petites maisons 🙂
    T’es certaine que le phoque ne s’est pas brisé les cervicales contre le rocher, en revanche ? xD

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  2. Je suis allée à San Sebastian et j’ai adoré. Tu peux aller lire mes articles sur cette ville si ca t’intéresses. Nous projetons aller à Santander. D’après ce que tu dis au niveau des distances à pied, je crois bien qu’elles sont plus longues qu’à San Sebastian. Pour ma part, Bilbao ne m’attire pas plus que ca. J’y suis allée que par l’aéroport. Mais je n’ai pas craqué pour cette ville.

    Bravo super article!

    Bisous,

    Mary

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    1. Merci beaucoup !! Effectivement, je pense que Santander est tout de même plus grand que San Sebastian. Je vais aller consulter ton article d’ailleurs, je n’ai eu que trop peu de temps à lui consacrer ! Bilbao est tout de même très « urbain » contrairement à Santander ou San Sebastien qui sont le long de jolies plages, je peux comprendre le fait que tu ai eu plus de mal à accrocher 🙂

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