La Vallée sacrée des incas correspond, en gros, à la magnifique vallée s’étendant entre Cusco et le Machu Picchu où se trouve la rivière Urubamba ou rivière sacrée. Dans cette magnifique vallée fertile est née la civilisation avant de partir coloniser tout le continent et fonder le plus grand empire de toute l’histoire de l’Amérique.
Si vous en avez la possibilité (il s’agit surtout d’une question de temps !), nous vous conseillons fortement de ne pas simplement faire l’aller-retour au Machu Picchu en 2 jours comme le propose la grande majorité des agences, et de traverser en un temps éclair cette vallée gorgée d’histoire et de paysages de dingue, mais plutôt de prendre le temps de vous y arrêter !
Nous sommes partis le 15 septembre 2018 pour un voyage d’un an et demi en Amérique du Sud, Océanie et Asie du Sud Est ! Voici notre récit au Pérou. Pour lire le début des aventures, c’est ici.
Nous y avons fait un arrêt d’une nuit à Ollantaytambo sur la route vers le Machu Picchu, puis un autre de 2 nuits dans le même village au retour avant de passer par Calca, Pisac, Maras et Moray en seulement 2 jours au retour. Au final tou cela nous a parut beaucoup trop court pour réellement appréhender les richesses de cette vallée. Si c’était à refaire, nous y prendrions certainement plus de temps ! Voici donc un petit aperçu de ce que nous y avons découvert !
◊ Ollantaytambo
♦ Jour de fête
A tout juste 1h de collectivo de Cusco, nous avons débarqué sur la place principale d’Ollantaytambo sur le coup de midi alors qu’une grande fête animait la ville : nous étions la première semaine de janvier, et toute la ville célébrait les fameux rois mages ! De même qu’à Latacunga, il semble que nous soyons poursuivi par cette chance de toujours tomber dans un nouvel endroit pile au moment d’une importante célébration !
La ville était ainsi décorée de banderoles multicolores et nous sommes arrivés sur la place au moment même où des figures des 3 rois mages étaient réunies au centre, entourées de dizaines de personnes en costume ou bien équipées d’instruments de musique, ou bien simple spectateurs les célébrant. Puis, l’un des trois mages (ne nous demandait pas lequel, allez saisir quelques chose dans toute cette pantalonnade !) s’est détaché des 2 autres et ces 2 groupes ainsi constitués se sont éloignés dans 2 rues différentes, certainement pour être emmenés à terme dans un endroit sacré. Au cours de la journée, nous avons d’ailleurs pu voir ces processions se déplacer dans toute la ville !
♦ Un village entièrement érigé sur des fondations incas
Ce qui nous a frappé en arrivant à Ollantaytambo en premier est à quel point ce village est mignon et respire le calme, le soleil et le bon temps ! La majeure partie du village, c’est-à-dire le centre, a en effet été construit sur les fondations d’un village incas. Elle est donc constituée de petites ruelles pavées coupées à angle droit entourées de hauts murs incas et traversées de temps en temps par un canal creusé dans le sol et permettant d’évacuer les eaux de pluies.
Il est midi, le soleil chauffe les pierres ocres des murs et des bâtiments surmontés de fleurs, nous n’entendons que quelques bruits de pas et le murmure du vent, et nous avons l’impression de découvrir un village méditerranéen, la mer en moins, les montagnes à plus de 3 000 m en plus. Ollantaytambo semble avoir très peu changé depuis l’ère inca et nous avons l’impression de faire un véritable bond dans l’histoire pour découvrir l’urbanisme inca de manière réelle.
Nous découvrirons d’ailleurs qu’il s’agit du seul exemple de ville Inca préservée avec son plan d’origine (le centre de Cusco à gardé beaucoup de soubassement Incas, mais à vu énormément de modifications lourdes). Une vrai leçon d’histoire vivante !
Bien qu’Ollantaytambo est une destination touristique très prisée (ne nous le cachons pas !), il s’agit du village le moins tourné vers le tourisme que nous avons pu visiter dans la Vallée Sacrée. A la différence de Pisac par exemple (dont on parle juste après !), Ollantaytambo semble avoir une vie pour ses habitants en dehors des restaurants, boutiques et agences de tourisme. Nous logions par exemple juste à côté du marché du village : bruyant, odorant, avec des fruits et légumes, de la viande et des familles venant y faire leurs courses.
Ollantaytambo est également entouré de 2 sites archéologiques principaux, chacun sur les 2 montagnes entourant le village et semblant se regarder, le village les séparant.
♦ La forteresse d’Ollantaytambo
Au nord du village à quelques centaines de mètres de la place principale, on voit se dresser sur les flancs de l’une des montagnes entourant Ollamtaytambo les vestiges de sa forteresse inca. Véritable bâtiment militaire, elle fut le siège de combats acharnés entre Incas et Espagnols lors de leur arrivée au Pérou.
Elle se compose de six étages de terrasses de part et d’autre de la montagne, surmontées d’une immense muraille au pied de laquelle on trouve des restes de quartiers militaires.
Les bâtiments militaires
La visite est autant impressionnante pour la construction de ces terrasses et de cette muraille à partir de gigantesque pierres parfaitement assujetties (sans mortier) et qui n’ont pas bougées depuis des siècles, que pour sa situation géographie (sur le flanc d’une montagne à 3000 m d’altitude !) et pour la vue sur la vallée en bas.
Infos pratiques :
Ce site se visite grâce au fameux Bolleto touristico acheté à Cusco qui permet l’accès à une dizaine de sites archéologiques dans la région. Sans le billet, l’entrée revient à environ 70 sols. Très prisé, le site est souvent bondé, mieux vaut y aller tôt le matin pour le visiter tranquillement !
♦ Le site de Pinkuylluna
Faisant face à la forteresse d’Ollantaytambo, de l’autre côté de la vallée, se trouve le site de Pinkuylluna dont la visite est gratuite et qui, paradoxalement, est souvent vide ! Si vous cherchez à visiter un site tranquillement, presque seul, tout en bénéficiant d’une vue géniale sur la vallée et sur la forteresse en face, c’est une bonne option !
Depuis la forteresse, en face, le site de Pinkuylluna
En partant du centre du village, on y monte par une enfilade d’escaliers escarpés à flanc de montagne jusqu’à rejoindre les fameuses ruines. Nous avons assez peu d’informations sur ces ruines, la visite n’étant pas guidée, mais on peut encore une fois y voir quelques habitations construites avec une vue incroyable dans le vide et également de nombreux entrepôts agricoles.
Le site devait donc servir de centre de stockage pour les récoltes des terrasses de la vallée. Ce qui semble dingue quand on sait qu’on est sur la pente raide d’une montagne ! La raison était certainement qu’à cette altitude, les récoltes pouvaient être protégées des inondations, des intempéries, des animaux, etc.
◊ Pisac
♦ Les bonnes ondes de la vallée sacrée
A notre retour du Machu Picchu, nous nous sommes arrêtés pour la nuit à Calca, entre Ollantaytambo et Cusco pour rejoindre une amie suédoise rencontrée à Huanchaco au nord du Pérou afin de fêter mon anniversaire (youpii !). Nous n’avions pas vraiment prévu de nous y arrêter à la base mais la possibilité de découvrir ce coin et de profiter encore du calme de la Vallée Sacrée nous a convaincu !
Nous n’avons pas pu l’expérimenter mais cette vallée est également réputée pour ses « bonnes ondes ». Ainsi, on y trouve de nombreux centres proposant des retraites méditatives associant nourriture végétarienne et pratique du yoga. De même, on y trouve des centres très intéressants proposant l’apprentissage de l’espagnol et du quechua (encore énormément parlé !), ou encore de certaines techniques artisanales et traditionnelles (comme le tissage). Notre amie avait ainsi prévu de participer à ce type de classes à Calca ! Nous n’avons pas malheureusement visité cette ville, mais nous nous sommes rendus à Pisac qui a plus ou moins la même réputation et qui se trouve à tout juste 30 minutes de Cusco en collectivo !
♦ Le village de Pisac
Pisac est un autre petit village de la Vallée Sacrée entouré de hautes et belles montagnes. Toutefois, ce village nous a moins plu qu’Ollantaytambo, car nous l’avons trouvé beaucoup plus (voire trop) touristique.
Nous n’avons eu que le temps de voir son vieux centre donc notre avis est limité à cela, mais nous avons cette fois perdu l’impression de découvrir un village possédant une vrai âme, car son centre est entièrement constitué de boutiques de souvenirs jusqu’à la place principale où se trouve un très grand marché touristique. De nombreuses voitures touristiques privées s’y arrêtent le temps de quelques heures pour emporter quelques souvenirs et animant le temps d’une heure ou deux tous les commerçants qui s’activent pour tenter de vendre leur marchandise. Le village a ainsi beaucoup de charme mais nous lui avons préféré Ollantaytambo !
♦ Site archéologique de Pisac
De même qu’à Ollantaytambo, en partant de la place principale et en montant vers la montagne dominant le village, on rejoint l’entrée d’un autre site archéologique inca : celui de Pisac (logique !). Mais plus qu’un autre site archéologique à visiter, il s’agit plutôt d’une randonnée vraiment sympa (de la boucle de 2h à celle de 4h) permettant de monter sur ces hauteurs, d’avoir une superbe vue sur la vallée sacrée tout en passant au milieu de quelques ruines !
On peut y découvrir plusieurs thermes et temples, des terrasses dont certaines sont encore exploitées et quelques vestiges de constructions militaires ! Sur l’un des versants de la montagne, on peut également voir d’étranges cavités dans la roches : il pourrait s’agit de tombes de villageois incas, malheureusement pillées avant l’arrivée des archéologues.
Quelques petits passages sympa !
De l’autre côté : probablement des tombes incas !
Infos pratiques :
Ce site se visite grâce au fameux Bolleto touristico acheté à Cusco qui permet l’accès à une dizaine de sites archéologiques dans la région.
◊ Les salines de Maras
Dans le même mouchoir de poche que forme la Vallée Sacrée entre Ollantaytambo et Cusco, on trouve également les villes de Maras et Moray accessibles en collectivo depuis Urubamba.
Maras est célèbre pour ses salines qui se visitent pour une dizaine de sols. Leur origine serait due à une source jaillissant à 3200 m d’altitude et donnant naissance à un ruisseau saturé en chlorure de sodium (en sel, quoi). Or, il faut se rendre compte qu’à cette altitude et au milieu du Pérou, on se trouve très loin de la mer, le sel est donc une ressource très importante, notamment pour la conservation des aliments. Aujourd’hui, 700 à 800 familles se partagent les 3600 bassins des salines organisés en coopératives. La production annuelle de sel serait entre 160 et 200 tonnes.
La visite se fait très rapidement et il ne semble pas avoir grand-chose à y apprendre, mais elle reste quand même très sympa notamment pour observer les couleurs changeantes des différentes bassins (selon leur niveau d’assèchement) s’étendant sur plusieurs centaines de mètres.
◊ Les terrasses de Moray
A partir du village de Moray en collectivo, on rejoint le site archéologique de Moray en traversant une grande étendue de champs (cultivés à la main !).
Le village de Moray est très agréable pour un arrêt au soleil pendant midi !
Les terrasses de Moray de forme cylindrique et d’altitude décroissante peuvent être assimilées à un centre de recherche en agriculture datant des incas. En effet, grâce à ces terrasses, les incas pouvaient analyser l’influence des variations de températures (plus élévées au centre grâce au micro-climat créé par cette forme circulaire de terrasse) ou d’ensoleillement sur leurs cultures. Ces terrasses auraient permis de prévoir les rendements agricoles.
On ne vous a pas dit : il s’agit de notre en-cas favoris du moment ! Des gros grains de maïs soufflés avec un peu de sucre pour 1 sol !
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Bonne route !
3 réponses sur “Pérou – La magnifique Vallée Sacrée des Incas”