Les 700 merveilles du monde – La basilique de Cracovie

Pour fêter le début de cette nouvelle année que nous vous espérons très belle et remplie (et plein d’amour !), nous vous proposons une toute nouvelle rubrique intitulée « les 700 merveilles du monde » ! L’objectif de cette série de petits articles est de laisser la parole à Clément pour qu’il puisse vous partager un lieu, une découverte, une histoire, un animal, une personne, un recette, une loutre… enfin bref, un quelque chose qui nous a marqué pendant nos voyages en nous rappelant la folle beauté et diversité de ce monde qui nous entoure ! En espérant que cette petite série vous plaira, bonne lecture !

La Kościół Mariacki w Krakowie – Basilique Sainte-Marie de Cracovie – est la plus grande église de la capitale culturelle de la Pologne, qui trône fièrement sur la place Rynek Główny, dans le cœur de la ville médiévale préservé et classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

Terminée autour de l’an 1400, son style mélangeant gothique flamboyant et prémices de la renaissance lui donne déjà un caractère exceptionnel. Mais c’est en poussant ses portes que l’on découvre ce qui vient la propulser au rang de merveille de notre monde.

Ben dit donc, c’est pas banal c’t’histoire !

Tout l’intérieur a conservé ses incroyables peintures presque d’origine. La nef flamboie de rouge, de jaune et de doré, et quand on lève les yeux aux ciel une voûte étoilée scintillante nous accueille.

C’est l’une des seules églises gothique d’Europe a avoir conservé ses couleurs, toute les autres ayant subies la dégradation du temps et le décapage des peintures à partir de la renaissance.

Nous avons souvent une image terne et triste de la vie au « moyen-âge », ou l’on s’habillait en haillons bruns dans des bâtiments en pierre nue.

En réalité, c’était une période ou l’on adorait la couleur, la plus vive et éclatante possible ! Les parades et les fêtes étaient monnaie courante (en comptant toute les fêtes religieuses, on estime qu’un jour sur 6 était « férié » au moyen-âge en France) ou l’on se déguisait de la manière la plus colorée possible. La joie des couleurs permettait de s’échapper de la dureté du quotidien.

C’était aussi un symbole de richesse et de pouvoir, les pigments coûtaient une fortune et peindre tout un plafond en bleu profond nécessitait d’importer des kilos de précieux lapi-lazuli de la lointaine Égypte ! La découverte de nouvelles teintures et pigments était un enjeu majeur tout au long du Moyen-âge, notamment pour produire des enluminures toujours plus éclatantes dans les manuscrits sacrés, et a occupé bien des alchimistes des nuits entières.

Toutes les magnifiques églises de pierre, sobres et distinguées, étaient barbouillées de couleurs plus pétantes les unes que les autres, intérieur comme extérieur : du jaune vif, du vert pomme, du bleu électrique ! Avec notre conception moderne du bon goût nous trouverions cela absolument kitchissime !

La fête des lumières de Lyon nous donne une idée de ce à quoi pouvait ressembler les églises au moyen-âge – http://www.visitelyon.fr

Tout cela à été balayé avec l’arrivée de la renaissance, qui sous prétexte de revenir au merveilles de l’antiquité grecque a décrété la couleur comme étant un artifice laid et pompeux, et nous a amené vers nos goûts modernes, sobres et ternes. L’ironie du sort était que les grecs aussi peignaient toutes leurs sculptures et bâtiments de la manière la plus criarde possible, le Parthénon ressemblait globalement à un club disco sous acide !