Norvège – Les Lofoten, un univers magique

Un voyage féérique en Norvège en mars 2017 alors que tout était encore recouvert de neige et de silence. Pour lire le début de cette aventure, c’est ici !

Notre récit des Lofoten fera l’objet de 3 articles, il y a tellement de choses à en dire qu’il n’était pas envisageable de tout vous dévoiler d’un coup… Nous vous parlons également de notre première expérience de couchsurfing !

Voici le premier de la série, armez-vous d’une bonne tasse de thé (ou de café, ou une bonne bière, c’est selon !), installez-vous confortablement dans votre fauteuil et laissez-vous guider !

Après avoir tourné autour du sujet un petit moment, en vous faisant un article sur la préparation de ce voyage, puis sur notre arrivée en train à Bodø juste de l’autre côté du bras de mer qui sépare le continent de ces îles, il est temps de vous parler enfin du cœur de notre voyage en Norvège : ces quelques jours sur les îles Lofoten.

Pourquoi avoir autant attendu avec de vous en parler ? Parce que ce voyage est certainement l’un de ceux m’ayant le plus marqué par sa beauté. Est-ce que vous vous êtes déjà retrouvés devant quelque chose de tellement beau, que vous avez eu envie d’en pleurer, voire même, submergés par l’émotion, vous avez laissé sortir ce flot de bonheur trop grand pour qu’il reste à l’intérieur ? Eh bien, cela m’est arrivé aux Lofoten (et si ce n’est pas le cas, je vous conseille d’aller y faire un tour pour expérimenter tout cela !)

◊ L’arrivée aux Lofoten…

Nous avons largué les amarres sur ce chapelet d’îles à Svolvær, l’une des agglomérations les plus importantes (tout est relatif, puisqu’il y a un peu moins de 4200 habitants à l’année…) au nord des Lofoten.

(D’ailleurs, dans cette série nous ferons un article spécial sur Svolvær et notre spot à aurores boréales !)

Arrivés de nuit après la traversée en bateau depuis Bodø (dont je vous parlais ici), nous n’avons pas pu distinguer grand-chose à part quelques rues endormies sous la neige le long du port tandis que tous les autres passagers de notre petit bateau disparaissaient dans la nuit vers leurs destinations avec cette démarche chaloupée des gens qui marchent dans 10 cm de neige. Pour cette nuit, il était prévu que nous dormions dans une petite auberge de jeunesse située à Kabelvåg, à 6 km de Svolvær.

Bon à savoir : des bus sillonnent la route traversant les Lofoten du nord au sud. Pour connaître les horaires et tarifs, c’est ici.

Bon, nous, on a voulu faire les malins et nous nous sommes mis en route à pied le long de la petite 2×2 voies. Ce n’était pas 6 km qui allait nous arrêter ! Surtout que sur cette portion de la route, un petit chemin bien protégé serpente tout le long pour les piétons. Je vous avoue cependant que de nuit avec nos gros sacs à dos, cela perdait un peu de son charme et nous avons finalement pris le bus à la sortie de Svolvær…

Les clés de notre chambre obtenues en allant voir le gérant de l’auberge, qui discutait avec ses amis dans le restaurant au bout de la rue (qui nous ont gentiment offert du thé d’ailleurs… hospitalité des lieux hostiles du bout du monde !), nous sommes allés nous coucher avec l’étrange sensation bien connu des voyageurs de nuit de n’avoir aucune idée de ce à quoi ressemble le monde autour de nous.

Le lendemain matin, c’était Noël.

◊ Kabelvåg, le village du père Noël

Imaginez un peu : ouvrir vos rideaux pour découvrir, les yeux encore tout ensommeillés, un village aux maisons colorées endormi sous une épaisse couche de neige. Nous nous serions vraiment cru arrivés au village du Père Noël ! Devant notre auberge Lofofterie, un petit port, quelques barques sur fond de maisons choupignonnes et au loin, se confondant avec les nuages, des montagnes pointues toutes blanches. Bienvenue aux Lofoten !

Émerveillés par cet univers fantastique, nous avons traversé Kabelvåg en passant devant des boîtes aux lettres dépassant à peine des tas de neige, des petites fenêtres à carreaux derrières lesquels semblaient ce trouver des salons bien chauds et douillets, et une magnifique église tout en bois.

Une des plus vieilles église en bois de Norvège !

Cette fois, nous n’avons eu aucune peine à faire à pied les 6 km entre Kabelvåg et Svolvær, nous émerveillant de cette route solitaire qui serpente entre les montagnes et la mer sombre, ponctuée de temps à autre de petites maisons.

Il était prévu que nous obtenions les clés de notre petite Clio de location à 10h à Svolvær, ce qui fut rapidement fait, excepté que le loueur nous a “surclassé” et nous voilà partis à bord d’un magnifique 4×4 bleu turquoise.

Toutes les voitures louées en Norvège en cette saison ont des pneus cloutés, ce qui rend la conduite sur la neige et le verglas possible pour tout le monde, pas d’inquiétude à avoir de ce côté là, surtout que la route qui traverse les différentes îles est assez bien dégagée. Mais alors avec un 4×4 aux pneus cloutés nous avons pu grimper sur des pentes gelées sans aucun problème, une vrai chèvre des montagnes !

Et c’est parti pour cette aventure !

◊ Où avons-nous séjourner ? Le couchsurfing !

Aux Lofoten, nous avons tenté quelque chose que nous n’avions encore jamais fait (oui, honte à nous quand beaucoup de voyageurs s’en servent déjà depuis des années!) : le couchsurfing.

Contrairement à tous nos autres voyages, nous avions peur, une fois la nuit tombée, de nous retrouver quelque peu désœuvrés sur ces îles où, il faut le dire, il y a peu d’endroits pour sortir en hiver (peu de bars, personne dans les rues…). Bien que, lire un bon bouquin au coin du feu pour la soirée n’est pourtant pas un problème (oh non !), nous voyageons tout de même avant tout pour découvrir des choses et notamment des gens ! Nous nous sommes donc tournés vers le couchsurfing (ou, à défaut, les chambres d’hôtes au début car nous avons un peu galéré à trouver un hôte) en s’imaginant rentrer le soir chez de gentils hôtes, tout rosis de froids, prêt à entendre leurs histoires sur la vie incroyable qu’ils ont ici.

Le couchsurfing n’est cependant pas évident aux Lofoten car il y a peu d’hôtes disponibles prêts à vous accueillir ! Nous en avions repéré 2 à Leknes qui n’étaient pas disponibles et avons eu de la chance d’en trouver 1 à Svolvær qui nous a très (trop !) gentiment accueilli pour 3 nuits. D’ailleurs, il n’arrêtait quasiment jamais d’accueillir des gens chez lui via couchsurfing, et presque tous les soirs son canapé était occupé (nous avons même partagé une nuit avec un autre couchsurfeur français).

Cela peut paraître beaucoup, mais cela s’explique par le fait qu’il est très difficile de développer une vie sociale aux Lofoten, notamment pour les étrangers. Notre hôte, Björn, étant un Allemand venu faire une « pause » d’un an dans le grand nord, il nous a expliqué que les norvégiens ont plutôt tendances à rester entre eux et qu’il y a peu, voire pas, d’endroits pour sortir. Recevoir du monde par le biais du couchsurfing est donc un très bon moyen de partager de bons moments avec des gens !

Il faut bien faire sa lessive ici aussi !

Nous avons donc passé 3 nuits à Svolvær et avons pu rayonner jusqu’à la pointe sud des Lofoten en voiture (les distances ne sont jamais très grandes). Si vous le pouvez, je vous conseille toutefois de chercher un hébergement plutôt à Leknes, qui est plus centrale, réduira les distances et vous permettra de ne pas toujours repasser aux mêmes endroits.

Pour parler un peu plus de cette expérience de couchsurfing, nous avons eu un premier essai vraiment réussi et qui nous a donné envie de recommencer encore et encore ! Nous sommes tombés sur Björn, un Allemand d’à peu près notre âge, avec qui nous avons aussi bien partagé des balades (il nous a montré un super coin dont je vous parle juste après et que nous n’aurions jamais pu trouver tout seul !), des petits dèj préparés par ses soins (il est boulanger… c’était quand même une belle chance 😉 ), que des moments plus calmes à lire au chaud alors qu’il pleuvait à seaux dehors.

Nous nous sommes directement sentis à l’aise et avons pris du plaisir aussi à lui rapporter quelques douceurs de France (des petits gâteaux, du vin et de la crème de marron !) et à lui proposer un repas à la maison cuisiné par nos soins. Cette dimension humaine, que l’on ne retrouve pas du tout, je trouve, à l’hôtel ou dans certaines auberges de jeunesse, a vraiment rendu le voyage plus intéressant, plus vivant ! Nous avons eu l’impression de partager des choses en plus, d’être encore plus ancrés dans le moment présent et dans les choses exceptionnelles que nous vivions puisque nous étions avec une vraie personne qui habite vraiment sur ces îles et qui a l’histoire de sa venue ici à raconter.

Nous nous tournons de plus en plus vers cette manière de voyager : plutôt que d’avoir une liste à cocher de choses à voir. Nous préférons « voyager » au sens large du terme : se laisser le temps et la flexibilité de laisser les découvertes venir à nous plutôt que d’aller les rechercher, et vivre le moment présent pour ce qu’il est, sans réfléchir à la prochaine activité du planning.

◊ Que voir aux Lofoten ?

Je peux vous parler ici des points particuliers, plages et villages que nous avons visités aux Lofoten. Mais au final, vous n’en aurez sûrement pas besoin car aux Lofoten, il suffit de prendre la route, de suivre son chemin et vous êtes sûr, peu importe où vous irez, que vous découvrirez des choses fantastiques.

Nous avons passé la plupart de notre temps sur la E10, qui traverse les Lofoten du Nord au sud, à nous émerveiller d’un paysage toujours plus beau et plus impressionnant à chaque virage.

La fameuse E10

Les Lofoten, c’est ce mélange entre mer et terre : de hautes montagnes noires et blanches qui tombent directement dans une mer bleue foncée qui semble glaciale au premier coup d’œil (et au deuxième aussi, et à tout les autres en fait !). Pour passer d’une île à une autre, on s’aventure sur de simples ponts à 2 voies qui franchissent les flots et offrent des sensations vertigineuses avant de replonger au milieu des sommets enneigés. Tout autour de nous semble absolument calme et magnifique.

On voit s’envoler des grues, des mouettes et d’autres oiseaux marins au-dessus d’immenses étendues de lacs gelés, et on compte les gouttes tomber des poils des énormes vaches qui attendent l’été. De temps en temps, des maisons en bois rouge ou jaune, des cabanes de pêcheurs (appelées rorbu), ou une vieille église toute simple viennent apporter un peu de couleur à ces paysages et on se rappelle alors que le bout du monde est tout de même un endroit habité.

On prends le temps, de sentir les embruns, se faire fouetter par le vent, lever les yeux et se tordre le cou jusqu’au sommet des montagnes. On prends le temps, de se réchauffer ses doigts sous un rayon de soleil, de s’enfoncer dans la neige jusqu’aux hanches, de manger un sandwich sur un caillou face à la mer. On prends le temps, de réfléchir et de ne penser à rien du tout, de se reposer et de revenir épuisé après une longue marche dans les montagnes. On se sent léger, libre, et tout à la fois dans une grande plénitude.

♦ Henningsvaer, un charmant village de pêcheurs

Pas très loin de Svolaver en voiture, au bout d’une petite route qui se perd dans la mer à mesure que les îles deviennent de plus en plus petites et éloignées, en tournant après la dernière falaise, on tombe sur le petit village de Henningsvaer. Quelques maisons autour du port, des morues séchées suspendues un peu partout et de quoi explorer en grimpant sur les falaises pour avoir une vue sur l’horizon.

Plage d’Uttakleiv, ou le bleu des Caraïbes

La mer sombre et rageuse encerclant les Lofoten vous fatigue ? Un peu de repos peut-être ? Vous le trouverez sûrement sur la plage d’Uttakleiv, entre Leknes et Vestvågøy, en quittant la E10 pour la Fv826, qui se termine par un petit parking devant cette plage.

Ici, curieusement, le vent semble être retombé, et la mer prend une magnifique couleur turquoise, digne des images de plages des Caraïbes sauf qu’ici le sable blanc se mélange à la neige. Grande chance d’y être en hiver, il n’y a qu’une seule autre personne, un homme avec son chien, lorsque nous nous y aventurons, éberlués de voir la mer de Norvège de cette couleur !

Allons jusqu’au bout, jusqu’à Å

La route qui traverse les Lofoten continue jusqu’à sa pointe extrême-sud, jusqu’à la ville de Å (prononcez un truc qui ressemble à un mélange de O, A, E). Sans trop savoir pourquoi, nous avons voulu descendre jusqu’en bas (sûrement pour se dire que nous avions traversé tous les Lofoten !), ce qui nous pris une bonne journée de voiture aller-retour depuis Svolvær. A la réflexion, ce n’était pas forcément la meilleure idée à faire : nous avons beaucoup beaucoup roulé et même si nous nous arrêtions souvent pour profiter des paysages, la journée nous a paru longue. Si vous partez de Svolvær, il est sûrement plus intéressant de profiter pleinement des choses plus proches à voir que de vouloir à tout prix parcourir toute la route jusqu’au bout.

Nous avons découvert bien sûr plein de petits villages mignons (impossible de me souvenir de leurs noms… mais globalement, ils valent tous le détour ! ), d’autres falaises, d’autres montagnes, mais n’avons pas eu assez de temps pour nous y attarder à notre goût. Å ne nous a pas semblé d’un intérêt fou à part pour le fait de se promener sur les rochers fouettés par la mer tout au bout de la ville et qui donne un aspect de bout du monde absolument fascinant.

Je pense que la ville est sûrement plus animée pendant l’été, notamment lorsque ses musées (sur le poisson et la pêche) sont ouverts.

Il existe encore un autre endroit magnifique et un peu secret (celui qui nous a le plus marqué de ce voyage…), mais nous vous le réservons pour une prochaine fois 😉

Et vous, avez vous déjà été submergés d’émotion devant un beau paysage ?

Les Lofoten vous attirent-elles pour un voyage ?

Quelle est votre expérience de couchsurfing ?

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Bon voyage !

6 réponses sur “Norvège – Les Lofoten, un univers magique”

  1. Depuis que je suis revenue de Norvège, je ne rêve que d’une chose : y retourner. Les Lofoten seront sans aucun doute ma prochaine destination. Du coup, je garde tes articles sous le coude.

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