Nous avons passé 2 semaines et demi en Nouvelle-Calédonie et bien que nous en ayons vu bien trop peu de choses, nous ne vous avons pas encore partagé toutes nos impressions sur la Grande Terre ! De même que pour la Nouvelle-Zélande, nous vous proposons donc un article bilan & budget afin de faire le point sur tout cela !
♦ La Nouvelle-Calédonie : un développement complexe
Il ne nous semble pas évident du tout de produire une analyse complète sur le mode de vie à la néo-calédonienne. En 20 jours, nous avons à peine eu le temps d’en effleurer la surface. Mais nos réflexions ont été nourries par les conversations que nous avons eu avec des locaux de tous horizons, notamment au cours de nos escapades en stop.
A l’origine (avant l’arrivée des colons européens) peuplée par des Mélanésiens, aujourd’hui appelés les Kanaks (qui représentent près de 40% de la population néo-calédonienne), puis territoire français, La Nouvelle-Calédonie garde une très forte indépendance (elle possède son propre gouvernement), revendiquant une personnalité unique tout en étant très liée à la métropole.
Nous dirions presque « trop » quand il s’agit de son développement économique. En effet, tout le développement de la Nouvelle-Calédonie s’est centré sur sa ressource majeure : le nickel. C’est ce qui, à la base, a attiré l’attention de la France et des colons. L’exploitation de cette ressource a ainsi été développée au maximum au détriment des autres ressources de l’île et notamment de sa terre qui semble très peu cultivée ! Le résultat est qu’aujourd’hui l’archipel est dépendant en très grande partie des importations de la métropole. Quasiment toute l’offre alimentaire vient directement de Bretagne, de Picardie ou encore de Bourgogne par d’énormes navires ou avions parcourant la moitié du globe. Nous n’avons vu que très peu de différences entre le choix de produits dans un supermarché de Nouméa ou de Paris, ces différences ne tenant qu’à une poignée de marques de produits locaux (comme de l’eau minérale). Alors que la Nouvelle-Zélande ou l’Australie ne sont qu’à 3h d’avions et pourraient l’approvisionner, cet attachement à la France à l’autre bout du monde pour ce territoire du Pacifique semble absurde.
Des pâtisseries comme à la maison !
Ainsi bien que le salaire minimum soit plus faible qu’en métropole, le coût de la vie y est parfois jusqu’à 1,5 fois plus cher. Les aides sociales étant quasiment inexistantes, il en résulte de profondes inégalités notamment entre les descendants Kanaks et les Zoreilles (les français métropolitains). Un clivage profond semble exister entre Nouméa, le chef-lieu de l’île où se trouvent les 2/3 des habitants de la Nouvelle-Calédonie, et « la brousse », c’est à dire la campagne, le reste de la Grande Terre.
♦ L’impact du tourisme
La Nouvelle-Calédonie est un endroit incroyable. Pour sûr un des plus beaux endroits que nous ayons traversé pendant ce voyage ! Elle est également encore très préservée du tourisme, ce qui lui permet une certaine protection de ses espaces naturels. Toutefois, nous pouvons nous demander si les choix qui ont été faits du point de vue du développement de son potentiel touristique ont été les plus justes. Le gouvernement calédonien semble en effet préférer se tourner vers un tourisme « élitiste », c’est à dire dans l’idée d’intéresser principalement les vacanciers aisés. Nous pouvons parler par exemple du quasi monopole d’Air Calin pour les vols permettant de rejoindre ou quitter la Nouvelle-Calédonie, soutenu par le gouvernement. Il en résulte des prix prohibitifs, gonflant évidemment pendant les vacances scolaires et qui freineraient même les néo-calédoniens à se déplacer, notamment entre la métropole et la Grande Terre…
A Poé, plusieurs conversations avec des habitants du coin, nous ont permis de constater que la construction à grand frais d’un immense hôtel Sheraton donnant directement sur la plage de ce petit coin de paradis était loin de faire l’unanimité. Il faut dire que celui-ci fait quand même légèrement tache à côté du tout petit village de Poé et sa plage magnifique et encore très sauvage. On peut comprendre que les locaux ne voient pas forcément d’un bon œil l’arrivée massive de touristes en claquettes s’enfermant bien au chaud dans cet hôtel tout compris qui ne bénéficie absolument pas aux développement des commerces locaux.
La gérante de l’auberge de Poé n’a également pas pu s’empêcher de noter que le problème de prolifération d’algues vertes sur le lagon, étouffant la flore et la faune, s’est développé depuis l’ouverture de cet hôtel…
Par bien des aspects, la vie en Nouvelle-Calédonie semble beaucoup plus douce qu’en métropole : des paysages magnifiques, un climat très agréable, de nombreuses activités de plein air, des fleurs partout, un certain calme et une grande hospitalité dégagée par ses habitants. Toutefois, ce tableau ne saurait cacher complètement les difficultés auxquels font face certains de ses habitants (socialement, professionnellement, financièrement).
Après cette longue introduction, place au point budget !
◊ Budget de 2 semaines et demi en Nouvelle-Calédonie
Pour rappel, sur nos 2 semaines et demi en Nouvelle-Calédonie, nous avons passé quelques jours à Nouméa et presque 2 semaines complètes à Poé, sur la côte ouest. Nous avons dépensé en tout 820 €, soit une moyenne de 41 € par jour (toutes les sommes sont données pour 2 à chaque fois !). Nous sommes donc parvenus à maintenir notre budget de 45 € par jour, youpi !
Bien que territoire français, la Nouvelle-Calédonie possède sa propre monnaie, le franc pacifique. Il est indexé sur l’euro, 1€ valant environ 119 XPF. Cela dit, comme nous vous l’écrivions plus haut, le coût de la vie en Nouvelle-Calédonie est beaucoup plus élevé qu’en France (jusqu’à 20% plus cher). Ainsi, nous avons dû reprendre certaines habitudes pour limiter au maximum notre budget : du stop, du camping et de la cuisine maison ! Sans surprise, le « dodo » est notre poste de dépense le plus important car c’est celui sur lequel nous avons eu le moins de marge de manœuvre (pour en savoir plus, direction notre article précédent !) Nous vous détaillons ici l’ensemble de nos dépenses ainsi que les astuces qui nous ont permis de les réduire au maximum !
Nous sommes partis le 15 septembre 2018 pour un voyage d’un an et demi en Amérique du Sud, Océanie et Asie du Sud Est ! Voici notre récit en Nouvelle-Calédonie. Pour lire le début des aventures, c’est ici.
◊ Transport
Les seules transports que nous ayons pris ont été une navette entre l’aéroport de la Tontouta et Nouméa en arrivant et en repartant et un bus pour faire l’aller-retour jusqu’à Bourail. Nous avons trouvé l’offre de transport en commun plutôt restreinte : par exemple pour se rendre à l’aéroport, il n’existe aucun bus local effectuant le trajet, il faut réserver une navette privée qui viendra vous chercher au pied de chez vous pour un prix plutôt luxueux (18€ l’aller par personne pour une trentaine de minute de trajet). Pour rejoindre Bourail, il y a plusieurs bus par jour partant du centre de Nouméa et permettant de faire le trajet de 2h pour une dizaine d’euros. Toutefois, une fois sur place, aucun moyen de rejoindre Poé, la commune d’à côté, si ce n’est le stop !
Vive le stop !
La plupart des touristes que nous avons croisés avaient toutefois loué des voitures, ce qui semble le moyen privilégié pour se balader sur l’île sans contrainte ! Cette option n’était cependant pas possible pour nous.
De ce que nous en avons expérimenté, le stop a l’air de très bien fonctionner en Nouvelle-Calédonie ! Il faut dire que nous en avons surtout fait sur des routes très peu fréquentées, il y a donc un peu le syndrome de « soit la prochaine voiture nous prends… soit on finit desséché sur la chaussée ! », ce qui attire toujours la sympathie des chauffeurs ! Le stop a également été le moyen pour nous de rencontrer tous types de profils des habitants de la Grande Terre : des métropolitains en quête d’une vie plus douce ou plus aventureuse et qui y sont installés depuis plusieurs décennies, d’autres qui viennent juste d’arriver des étoiles plein les yeux, des descendants des premiers colons français et même des membres de tribus kanaks.
Nous avons dépensé en tout 111 € de transport sur place, soit 5,57€ par jour pour deux, ce qui reste assez élevé comparé au peu de trajets que nous avons effectués.
◊ Repas
Encore une fois, nous n’allons pas vraiment pouvoir vous donner une liste de nos restaurants préférés…En effet, nous avons privilégié autant que possible de cuisiner nous-même afin de réduire nos dépenses ! Nous avons ainsi profité de la cuisine de notre airbnb à Nouméa puis de celle de l’auberge de Poé pour nous cuisiner des choses très simples. En effet, nos repas se sont surtout bornés à des pâtes et des conserves !
La cuisine de l’auberge de Poé avec un frigo personnel pour chaque hôte !
Et là, il faut vous expliquer un des aspects que nous avons le moins aimé à propos de la Nouvelle-Calédonie, relatif à ce que nous vous disions en introduction : il nous a été très difficile de trouver dans les supermarchés ou même dans les petites épiceries locales des légumes et fruits frais locaux. 90% des produits que nous avons trouvé étaient directement importés de métropole, nous avons retrouvé exactement les mêmes marques, les mêmes producteurs, des produits frais aux conserves en passant par les gâteaux, la viande ou le poisson. Et comme il était hors de question pour nous d’acheter des oignons ou des poireaux cultivés en métropole, nous nous sommes rabattus sur ce qui nous semblait le moins « horrible » d’un point de vue environnemental, c’est à dire les conserves et les produits secs, de plus moins onéreux que leur équivalent frais. Ce fut donc un florilège de pâtes à la sauce tomate et de boîte de petits pois carottes !
A Poé, où nous avons passé 2 semaines, l’offre commercial se résume à une petite épicerie au début de la route de Poé qui vend le minimum vital : quelques paquets de pâtes, riz, quelques conserves, du pain frais chaque matin et quelques fruits et légumes, certains produits localement pour notre plus grand plaisir. La deuxième option est de rejoindre Bourail où un Leader Price se trouve pile au croisement de la route principale et de celle menant à Poé. Nous avons fait quelques expéditions en stop jusqu’à ce supermarché pour acheter la base et nous complétions ensuite avec l’épicerie de Poé lorsque nous avions la chance de trouver des fruits ou légumes frais pas trop chers. Il faut avouer qu’à force de boîte de conserve, nous étions vraiment en manque de légumes et de fruits avec un peu plus de saveurs, il nous a fallut être inventif pour tenter de nous préparer des repas un peu plus réjouissants !
Autant dire qu’il ne fut pas évident pour le moral de voir autant de produits nous rappelant notre « chez nous », mais de s’interdire d’y toucher par conviction écologique ou parce que c’était tout simplement beaucoup trop cher. Mais nous sommes fiers d’avoir tenu le coup !
Nous avons dépensé en tout 200 € pour nos repas, soit 10€ par jour pour 2.
◊ Hébergement
En dehors de l’appartement de Marc et Gwenaëlle où nous sommes restés en airbnb à Nouméa, nous avons passé tout notre temps à l’auberge de jeunesse de Poé. Celle-ci mérite bien un paragraphe à elle toute seule tant nous avons apprécié cet endroit ! Gérée avec soin par Andrea, l’auberge offre tout ce que l’on peut rêver de mieux : un très grand terrain arboré avec vue sur le lagon et un accès direct à la plage où l’on peut se détendre dans des hamacs, jouer au badminton, déguster un barbecue ; une grande salle commune avec canapés, tables, jeux ; une salle de télé (qui a été notre QG pour nos entretiens professionnels !) ; une grande cuisine équipée avec frigos et casiers personnels.
La salle commune de l’auberge avec vue sur le grand jardin
Les casiers pour stocker nos provisions
Le tout était d’une propreté impeccable et le personnel de l’auberge avec lequel nous avons eu le temps de sympathiser était aux petits soins et très accueillant. L’auberge propose des chambres doubles (63€ la nuit), des lits en dortoirs (21€ par personne) ainsi que la possibilité de planter sa tente dans un coin délimité du terrain pour 13€ par personne. Considérant notre petit budget, nous avons bien évidemment choisi cette dernière option, non sans un grand plaisir de dormir sous les étoiles dans un endroit aussi beau en écoutant la mer ! Étant en saison fraîche, les températures étaient délicieusement fraîches la nuit (10-15°) et se réchauffaient agréablement la journée (20-25°) sous un ciel quasiment toujours bleu… Vraiment, on vous dit, c’était parfait !
Derrière les arbres, à quelques mètres : le lagon !
Nous avons dépensé en tout 503 € pour notre hébergement, soit une moyenne de 25 € par jour pour 2.
◊ Cadeaux
Rien à signaler de ce côté là à part l’achat de quelques cartes postales !
Écrites sur la jolie terrasse de l’auberge !
◊ Autres
La catégorie « autre » correspond à tout ce qui ne rentre pas dans les autres (logique !). Il s’agit des visites payantes, des achats utiles, etc. Pour la Nouvelle-Calédonie, cette catégorie se résume au néant ! Nous n’avons pas pris le temps de profiter des musées de Nouméa ou autre, trop absorbés par nos entretiens et nos envies de plutôt se promener dehors lorsque nous nous accordions des pauses. Pour une prochaine fois !
Pour plus de détails sur ce que nous avons découvert à Poé et sur les beautés du lagon, rendez-vous à notre article sur la question ! Nous sommes bien conscients que notre expérience de la Nouvelle-Calédonie est très restreinte, mais c’est la nôtre, en espérant qu’elle vous ai plut !
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Bonne route !
Coucou vous deux ! Je profite de ce nouvel article pour venir aux nouvelles 🙂 Comment vous allez ? Que devenez-vous depuis ce tour du monde ? Des bisous !
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