Retour sur 3 jours très (trop) courts à la Nouvelle-Orléans, juillet 2014, lorsque j’étais en stage à New-York et que Clément est venu me rejoindre pour un mois…
Ce jour-là, second jour à la Nouvelle-Orléans, départ prévu pour le marais et les plantations ! Nous avions un peu de temps avant que la navette ne vienne nous chercher à 10h30, donc nous en avons profité pour faire un petit tour dans la ville.
◊ Une culture créole bien présente
La Nouvelle-Orléans est une ville très touristique et très axée sur sa culture : de nombreuses boutiques pour touristes vendent des poupées vaudoue, des chapeaux, de la nourriture et des épices créoles, de l’alcool, des chapeaux. L’atmosphère festive et mystique (à cause de toutes les histoires de vaudoue) de la ville se retrouve partout, à chaque coin de rue, dans les notes jouées par les musiciens de rues, dans les couleurs des maisons à balcons et dans les hommes qui fument leurs cigares accoudés à ces même balcons.
Nous avons finalement rattrapé le mini-bus qui allait nous conduire aux marais, pour commencer. Ce petit trajet, nous a d’ailleurs permis de jeter un œil sur la campagne alentour ! Et nous avons notamment pu apercevoir de grandes étendues infinies de marais au dessus desquels l’autoroute, supportée par des pilotis, filait. Ce qu’il faut savoir d’ailleurs, c’est que la Nouvelle-Orléans est entièrement construite sur un marais, un sol spongieux !
◊ Au fil du bayou
Nous sommes donc arrivés au point de rendez-vous pour notre balade sur le bayou : une grande cabane en bois avec une terrasse et des tables en bois au milieu d’un espace avec plein d’arbre au bord du marais. Nous avions alors 3/4 d’heure de libre avant le début du tour, nous avons donc un peu exploré les lieux.
Au bout de 30 min, nous avons commencé à remarquer quelque chose de très bizarre : partout autour de nous, de petites choses grouillaient, crissaient, sautaient. Mais qu’est-ce donc ? Des criquets géants ! Ils faisaient bien 5 cm de long et 2 cm de larges, ils paraissaient vraiment gigantesques et il y en avait partout ! Accrochés aux arbres, aux grillages, c’était fou ! Et quand ils se mettaient à faire du bruit, ça faisait un bruit d’enfer !
Puis nous avons embarqué dans le bateau pour faire le tour du marais. Et nous voila parti avec un guide avec un look de chasseur et une grosse barbe. C’était absolument fantastique, je n’arrivais pas à croire que j’étais ici, tranquillement en train de me promener dans le bayou. C’était génial de voir défiler les rives, de voir toutes ces plantes exotiques, toutes plus vertes les unes que les autres et de voir les tourbillons fait par le moteur du bateau se dessiner lentement dans l’eau marronâatre.. C’était si calme et en même temps si plein de vie par toutes ces plantes et tous les insectes invisibles mais dont on sentait pourtant bien la présence.
◊ Coucou les alligators…
Très vite, nous avons commencé à voir les premiers alligators ! Cela m’a alors rappelé la chasse observatrice aux baleines lors de notre escapade à Boston. Ici, c’était le même principe, agrippés aux bords de la petite embarcation, nous scrutions les eaux opaques du marais pour tenter d’apercevoir un alligator. Ils glissent au ras de l’eau sans aucun bruit avec leur yeux menaçant et intelligents qui approchent doucement.. Et avec leur couleur, ils se confondent presque avec l’eau du marais. Le guide qui nous faisait la visite s’arrêtait quand il en voyait un et lui lançait des marshmallows (oui, c’est très bizarre) que l’alligator venait manger en un clin d’œil.
En plus des alligators, nous avons vu des tas d’animaux comme des ratons laveurs, des hérons, des grues, des poissons volants, des tortues, etc. Notre guide s’est d’ailleurs bien amusé en jetant des marshmallows juste à côté d’un raton laveur, pour attirer l’alligator et faire peur au pauvre animal à poil… Du coup, c’était mignon parce que le raton laveur essayait d’aller les chercher avec sa petite patte et de revenir en arrière très vite pour ne rien risquer. Je trouvais ça un peu salaud de la part du guide quand même !
La classe à l’américaine !
Nous avons aussi vu des trucs bizarres comme une tombe qui est sensée être celle d’une femme qui faisait du vaudou, ainsi qu’une petite maison dans la forêt au bord du marais. J’aurais bien voulu aller à la découverte de la forêt, je n’avais jamais vu de forêt tropicale de cette façon !
Entre temps, notre guide nous racontait tout un tas de choses sur le marais, les animaux, puis sur sa vie et enfin sur les Cajuns et leur différences avec les Créoles. Il a terminé en mettant de la musique Cajun, c’était parfait pour terminer la balade !
◊ Cajun vs Créole
Alors la différence entre Créole et Cajun : les Créoles, ce sont les français qui sont arrivés en Louisiane pour faire des plantations. La génération d’après, c’était donc des américains. Les Cajuns, ce sont des français qui étaient « indésirables », qui étaient prisonniers, ou malfaiteurs et que l’on a envoyé au Canada pour se débarrasser d’eux.
Il a également sortit d’une caisse derrière lui un bébé alligator et nous a permis de le toucher… Doux et visqueux à la fois, je l’ai trouvé vraiment mignon !
Bref, j’ai vraiment adoré ce tour !
A noter : j’avais découvert qu’il était possible de faire des balades sur le bayou avec un groupe plus restreint, dans une toute petite embarcation avec un guide. Nous n’avons pas pu tester cela car il nous fallait une voiture pour rejoindre le lieu d’embarquement… mais à savoir !Ensuite, nous sommes directement partis pour la plantation dont la visite était également très intéressante !
◊ Une vieille plantation de canne à sucre
Pour cette visite, nous avions le choix entre 2 plantations différentes : celle que nous avons faites, Laura’s plantation (et que je vais donc détailler) et celle de Oak Alley. D’après les avis que j’avais lu, Oak Alley est réputée pour être magnifique mais beaucoup moins intéressante au niveau de la visite. Nous avons donc choisi de faire l’autre. Je suis d’ailleurs bien contente que l’on ai pris celle-ci parce que Laura’s Plantation est une maison de style créole (d’origine française), donc toute colorée, plus rare que les maisons américaines toutes blanche telle que Oak Alley.
Nous avons commencé notre visite par le jardin devant la propriété afin d’avoir une vue d’ensemble sur cette magnifique maison. Bien qu’elle soit grande, elle reste d’aspect assez simple. Mais ce qui la rend si belle, ce sont ses couleurs : jaune, verts et un peu de rouge, le tout chauffé à la lumière rasante de ce soir dans le sud.
La plantation appartenait donc a une famille de Créole. Le guide nous a expliqué que cette maison servait surtout au business et pas vraiment à l’habitation. Il nous a raconté l’histoire de la famille de Laura, l’arrière petite-fille de la première propriétaire. Il s’agissait donc d’une plantation qui gérait des champs de canne à sucre et Laura avait refusé de la reprendre quand son tour est venu à cause des mauvais traitements aux esclaves dont elle avait été la spectatrice. Elle est donc partie pour la France où elle a écrit ses mémoires. C’est ainsi que l’histoire de cette plantation a pu être connue.
L’intérieur était très joli, meublés comme à l’époque mais ce que j’ai préféré, c’est le jardin de derrière rempli de plantes tropicales et la vue sur les cases des esclaves, sur fond de champs de canne à sucre. Je ne dirais pas que j’ai aimé parce que c’était beau, je dirais plutôt que j’étais ravie de voir cela de mes propres yeux. D’être le témoin de tout un pan de l’histoire américaine.
J’étais justement en train de lire la case de l’oncle Tom à ce moment la, donc ce n’était pas difficile de s’imaginer ce qui a pu s’y passer ! Dans une petite case de 9m carré, ils pouvaient vivre à 10 esclaves ensembles. Le matin ils étaient debout à 3h pour commencer à travailler.. Le guide nous a raconté qu’au début, la famille avait acheté 30 filles et 5 garçons en espérant qu’ils se reproduiraient et fabriqueraient plein de nouveaux esclaves (ouais…).
Il existait bien le code noir pour les « protéger » mais les propriétaires ne le suivaient pas et surtout, même si le reproche de ne pas le suivre leur était fait, un pot de vin suffisait à oublier tout ça.
Puis nous sommes passés devant une allée du même genre qui est celle qui a servi pour le film Forest Gump…
Et enfin, nous sommes allés devant la maison qui a servie pour le film Django Unchained.
Voir des décors de films devient une habitude ici, mais cela m’ébahit à chaque fois !
Si vous voulez être au courant des dernières news/voyages/bêtises, n’hésitez pas à vous inscrire sur ma page Facebook !
Et si vous ne savez pas quoi faire après cet article, je vous propose de voyager encore un peu ici, et ici, ou là.
2 réponses sur “Nouvelle Orléans – Le bayou et les plantations”